La vie dans son
essence lui a fait ce cadeau
Et dans ton
insouciance tu l'estimais trop beau
Tu as voulu dès
lors le porter sur le dos
Sans vergogne tu
exposes ton fabuleux zoo
A l'abri des
regards secrètement tu t'épiles
De la cire
jusqu'aux pinces, de tes jambes aux sourcils
Les poils c'est
ennuyeux et tellement disgracieux
Alors n'hésite plus
laisse-les aussi sur eux
Comme ils taillent
ils dessinent tant de nouvelles peaux
Assemblées sans
accroc sans aucune cicatrice
C'est peut-être
direz-vous l'ouvrage d'un artiste
C'est certainement
pour moi l’office d'un bourreau
La haute couture se
montre, se pavane sur les pistes
Aux belles étoiles
habillées par d'opulents fous
Richesse bancaire
blasée devenue fétichiste
Les têtes sur les
murs les peaux sur leurs genoux
La dérision c'est
le pelage de l'étalage
Endossé sans
scrupules par ce monde de sots
Se croire fort
d'être maître d'une beauté sauvage
Prédateur sans
limite de ces nombreux corps beaux
Tu t'es vêtue sans
honte de massacres acceptés
Pour moi tu es plus
laide qu'un vieux tas de fumier
Dans ce monde où le
vice décide du beau
Sois en sûre qu'à
mon tour un jour j'aurais ta peau…
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